Manset / Des moments de plaisir / Les oiseaux de passage

Publié le par Free Wheel

C'est marrant, comme ya 2 ou 3 ans à la même période on a croisé Dominique A à Rennes...faut croire qu'il passe ses réveillons du 31 décembre avec Yann Tiersen ou Olivier Mellano ! Ce matin c'était moins marrant : à l'incinération d'un copain j'ai vécu une variante de la chanson Manset de Dominique A...Depuis le pupitre près du cercueil  la soeur du copain a commencé à dire ses 4 vérités à leur mère maltraitante, assise au premier rang...J'étais bien soulagée d'être assise au dernier pour pouvoir m'échapper de ce réglement de comptes à OK Corral. Les enfants avaient beau être devenus grands, leur souffrance n'avait pu s'apaiser, lui dans le cercueil et elle sur l'estrade criant sa douleur...C'est irréparable les blessures de l'enfance...Alors merde, vivre avec c'est impossible mais faire la paix c'est si difficile et ça prend la tête tout la vie ?

Depuis le crématorium de ce matin jusqu'à la fête de ce soir c'est deux journées pour le prix d'une, comme cette année j'en ai eu deux pour le prix d'une : la mort pour commencer et la vie pour continuer. En juin je voulais être morte et depuis quelques mois la vie m'occupe et me remplit au point que je me demande si je vais en avoir assez pour mener à bien tous mes projets...C'est comme si j'avais survécu à moi-même. Oh ce n'est pas simple et ne le sera jamais :  pour chaque moment de plaisir la lutte est âpre...Je remercie les quelques ami-e-s qui m'ont accompagnée ces deux dernières années, chacun-e à leur manière : j'ai été très heureuse de voir certain-e-s d'entre vous ces derniers jours. Chers oiseaux de passage, on n'est pas du genre à se faciliter l'existence mais nous pouvons être fier-e-s et je nous souhaite de bonnes et belles choses pour 2010.


Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent feraient éclater vos poumons.

Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.

Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.

Publié dans Un nuevo dia brillara

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